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    Depuis déjà bien longtemps, je me trouve facinée par ces hommes vêtus de bleus...Les touaregs, j'ai donc cherché à en soivoir plus sur cette population
     
    Il est vrai que le mode vie des touaregs en fait des marginaux, ce qui suscite à leur sujet de nombreuses interrogations. Quoi qu’il en soit nous ne pouvons qu’admirer ce peuple libre et modeste, amoureux du désert , et qui parvient encore malgré la pression des états environnants à préserver leur identité culturelle...

    La tente touareg, une tente chargée de valeur
    La tente des Touaregs vivant au nord du Niger, dans la région d’Agadez, reflète leurs
    valeurs. Elle ne ressemble pas à l’habitation en peau des Touaregs plus occidentaux, mais
    est constituée d’un assemblage de nattes qu’on arrime à des arceaux faits de racines
    d’acacias. Sa base est un quadrilatère curviligne dont quatre piquets marqueraient les
    angles, au sud-est, au sud-ouest, au nord-ouest et au nord-est, mais les Touaregs en
    parlent comme d’un cercle. Elle s’ouvre toujours vers l’ouest. Comme les tentes d’un
    campement sont volontiers alignées du nord au sud, il y a dans un campement une aire
    occidentale, qui s’étend devant les seuils des tentes, et c’est là qu’on vit, qu’on mange, qu’on
    boit du thé, qu’on reçoit les visiteurs. Par contre, on se tient rarement à l’est, du côté
    aveugle des tentes, espace vide le plus souvent et réservé à la prière.
    « Les étoiles du Toit »
    La base de la tente est vue comme une réplique du cercle du monde, car la terre a pour les
    Touaregs la forme d’un disque. Quant à la tente elle-même, sa forme en dôme en fait une
    réplique de la voûte céleste. Et ses quatre piquets d’angle sont analogues aux quatre
    colonnes qui soutiennent la voûte céleste. Personne n’a jamais vu ces colonnes, mais afin
    que les hommes croient en leur existence, Dieu a disposé dans le ciel quatre étoiles à leur
    image. Ces quatre étoiles forment une constellation appelée « le Toit » – qui n’est autre que
    notre Carré de Pégase. Le Toit est, à ce qu’on raconte, le modèle à partir duquel les anciens
    Touaregs ont jadis appris à construire et orienter leurs tentes. Il y a probablement dans ces
    conceptions une lointaine origine coranique et, au-delà, biblique.
    La tente, entre symbolisme et coutumes
    Le nord de la tente est considéré comme néfaste, car des êtres maléfiques appelés kel-esuf
    (« ceux de la solitude ») s’y pressent en grand nombre, surtout au crépuscule. Tandis que le
    sud est chargé de bénédiction, de baraka, ce pourquoi une femme va s’y étendre quand arrive l’heure d’enfanter. Il en est de même pour le monde : « Au sud, disent les Touaregs, s’étendent les contrées fertiles d’où provient notre mil, alors qu’au nord ne règnent que le désert et la faim ».


    Dans le lit conjugal, l’homme se place au nord afin de protéger son
    épouse contre les


    kel-esuf
    . Il le fait aussi parce que le sud et le nord de la tente, en même
    temps que respectivement faste et néfaste, sont marqués l’un d’un caractère féminin et
    l’autre d’un caractère masculin. C’est pourquoi, le jour des noces, le marié doit entrer dans
    la tente nuptiale par le nord, et la mariée par le sud. Là encore, il en est de même pour le
    monde : « Lorsque Dieu créa le monde, il plaça Adam au nord et Eve au sud. Ils se mirent
    alors en marche, lui vers le sud, elle vers le nord, jusqu’à se rencontrer au centre du
    monde. » Ce type de conception est attesté chez beaucoup de peuples, mais il est rare que le
    côté faste de la maison et du monde soit, comme ici, le côté féminin.


    La femme touareg, gardienne de la tente
    Mais cette particularité par rapport à un schéma répandu tient peut-être au statut de la
    femme par rapport à la tente chez les Touaregs de la région. Les tentes appartiennent aux
    femmes, et c'est un trait présent à des degrés divers et avec des variantes dans tout le
    monde touareg, ainsi que chez beaucoup de nomades sahariens ou sahéliens. Lorsqu'une
    mère marie sa fille, elle lui fait don de sa propre tente ou se charge de lui en faire
    confectionner une. La jeune épousée vient installer dans le campement de son mari cette
    tente reçue des mains maternelles et revient avec elle dans le campement des siens en cas
    de divorce ou de veuvage.
    S'ils passent comme leurs soeurs les années d'enfance dans la tente de leur mère, les
    garçons la désertent dès qu'ils atteignent la puberté et doivent jusqu'au mariage vivre à
    l'écart des campements dans des abris sommaires qu'ils partagent parfois avec des
    compagnons d'âge. Un homme retrouve une tente quand il prend épouse, mais il n'habitera
    jamais la tente de cette étrangère comme il habitait, petit garçon, celle où sa mère lui a
    donné le jour; et, serait-il un vieillard considéré, le divorce ou le veuvage le ramène à la
    position précaire des adolescents qui vont sans tente.
    Les hommes sont donc en quelque sorte extérieurs à la tente, de laquelle en revanche
    l'usage et le langage font un domaine féminin. Cette extériorité les expose à la malveillance
    des maléfiques

    kel-esuf
    . Le voile derrière lequel ils dissimulent leur visage dès qu'ils
    désertent la tente maternelle et qu'ils portent au plus haut le jour des épousailles, a entre
    autres pour fonction de les protéger de ce danger surnaturel, danger dont les femmes, en
    raison de leur affinité avec la tente, sont plus naturellement protégées. Comme pour
    manifester que le port du voile est le lot d'hommes privés de tentes — ou tout au moins
    d'une chaleureuse intimité avec les tentes —, on a l'habitude d'appeler les femmes « celles
    des tentes » ( tin-hänan ou tin-hînân) et leurs compagnons « les voiles » (tigelmas)
    . La femme est aussi appelée la « gardienne de la tente », cette tente dont on a vu que, alors que les campements sont mobiles et incessamment composés et décomposés au gré des
    mariages et des divorces, elle est immuable puisqu’elle est toujours orientée de la même
    manière et calquée sur un modèle céleste. Voilà donc une société où la femme est, sinon
    l’avenir de l’homme, du moins la gardienne d’une tente où s’inscrit quelque chose de
    l’éternité.

    Ce peuple est-il voué à disparaître ?
    Les Touaregs, peuple du désert, occupent un espace qui regroupe la Libye, le Burkina Faso, le Nigeria, l’Algérie, le Tchad, le Mali et le Niger. En somme un territoire limité par les rives du fleuve Niger. Paradoxalemenent, la désertification constitue un danger pour un peuple que l’eau semble entraver dans ses mouvements.
    La sécheresse réussirait là où les politiques, et plus tard les gouvernements des pays indépendants ont échoué : obliger les touaregs à se sédentariser. L’instauration d’un permis de circuler pendant la période coloniale avait cette vocation. Le principe du colonisateur a été de ramener les Touaregs à de petites tribus, moins puissantes que les confédérations préexistantes. Devenus Algériens, Maliens ou Nigériens, les Touaregs sont politiquement exclus des Etats dans lesquels ils sont les plus présents.
    La désertification : un fléau
    Le Niger et le Mali, connaîtront en l’occurrence, entre 1990 et 1996, d’importants mouvements de rébellion. Marginalisés politiquement et victimes de la sécheresse, les Touaregs trouvent dans les armes l’occasion de se faire entendre. Ils sont néanmoins obligés de migrer vers l’Algérie, la Mauritanie, la Libye.
    La sécheresse contribue à saboter le devenir économique de ces berbérophones. La principale victime de cette situation est l’art pastoral touareg. C’est pourtant l’activité principale des Touaregs ; avec le tourisme, elle constitue l’une de leurs principales ressources économiques. L’exclusion n’est plus seulement politique mais elle est aussi économique, notamment au Niger. Les Touaregs représentent 10% de la population de ce pays mais sont malheureusement en dehors de la vie économique. Evincés par les Haoussa, Djermas et autres populations.
    L’heure du changement
    La désertification instaure une nouvelle donne dans l’art de vivre touareg. Mais elle n’est pas le seul paramètre en cause dans la mutation que subissent ces nomades. Les aristocrates, les forgerons constituent des castes d’une société où les populations touaregs noires sont souvent exclues. Récemment, rapporte Edouard Bernus, spécialiste de la question et chercheur au Centre national pour la recherche scientifique (CNRS), les touaregs noirs, commencent à remettre en question cet état de fait.
    La modernité prend le pas sur une société traditionnelle pourtant riche. Les Touaregs disposent, en effet, d’une tradition orale riche de proverbes et de poèmes aux accents pastoraux. Ce qui ne les a pas empêché de s’adonner à l’écriture. Le tifinagh se compose de signes qui jonchent les roches du Sahara. Comme pour laisser des traces... Les hommes bleus sont-ils voués à disparaître ?

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  • Voici quelques règles d'hygiène alimentaire afin de ne pas se sentir fatigué durant le ramadan :
    le 1er repas, celui de la rupture de jeûne. Il doit être particulièrement sucré pour sustenter l'organisme et le nourrir rapidement pour récupérer de la journée. Il se compose généralement de dattes, de noix et de boissons chaudes (thé ou café généralement), nécessaires pour réhydrater le corps. Ce repas ne doit pas être surchargé, il doit juste apaiser les sensations de soif et de faim ;

    - le 2ème repas, généralement pris 2 ou 3 heures après la rupture de jeûne. Il ne doit pas être très lourd, contrairement à ce qui est pratiqué la plupart du temps (couscous, tajines et autres délicieux mets...). Non seulement parce que ce qui est mangé à cette heure n'est pas assimilé mais directement stocké. Mais aussi parce que s'il est trop lourd, la sensation de faim ne se fera pas sentir au matin et pourrait faire sauter le petit déjeuner précédent le jeûne journalier. Bouillon de légumes et/ou chorba, légumes, poisson et viande blanche sont à privilégier au cours de ce repas ;

    - le 3ème repas précède le jeûne. C'est l'un des repas, si ce n'est LE repas le plus important. C'est là que l'organisme va pouvoir puiser toute l'énergie nécessaire pour tenir toute la journée. Même si cela peut faire mal d'être matinal, il ne faut pas négliger ce repas où, cette fois-ci, tout (ou presque) est possible : fromages, viandes féculents, sucres rapides, potages... il doit être très solide. C'est là que les réserves en eau vont également pouvoir être constituées pour éviter la déshydratation. Typiquement, il se compose d'un potage (pour s'hydrater), de fromages, de viande et de féculents.

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